La propolis, point de vue d’un médecin

Récolte

La propolis est récoltée par un nombre relativement restreint de butineuse, probablement plus expérimentées et spécialisées dans cette activité.

L’importance de la collecte dépend de facteurs:

  • saisonniers (printemps, mais surtout automne);
  • géographique (régions boisées);
  • climatique (substance peu malléable au-dessous de 20°c);
  • raciaux (race caucasienne très performante).

 

Des substances résineuses, gommeuses et balsamiques sont prélevées sur certains végétaux, principalement les peupliers, bouleaux et conifères.

La plupart des flavonoides et dérivés phénolique retrouvés dans la propolis sont d’ailleurs identiques à ceux qui composent la résine de peuplier également utilisée en thérapeutique.

Ces résines s’échappent durant tout l’été de petits cônes dissimules sous l’aisselle des feuilles: ce sont des bourgeons dormant sous l’influence probable de substances inhibant la germination, retrouvées dans la résine et bien sûr dans la propolis.

La substance est attaquée par la mandibule, étirée au point de rupture et accumulée en pelote sur la 3ème paire de pattes dans la corbeille à pollen. Rentrée à la ruche, l’abeille est aidée par les autres à se débarrasser de cette matière gluante.

Des modification  interviennent avant son utilisation dans la ruche par incorporation d’enzymes salivaires et de cire principalement.

La production moyenne par ruche est estimée entre 50 et 300 g; l’utilisation de grilles galvanisées ou plastifiées peut améliorer le rendement et la pureté de la récolte.

 

Hétérogénéité des propolis

La composition est fort variable selon la source de résines.

Cette hétérogénéité perturbe l’interprétation des essais cliniques (que donne-t-on? à quelle dose?) et la reconnaissance académique de son usage médical.

Mais certaines constantes sont retrouvées et les différentes substances analysées ont un effet synergique prouvé, ce qui veut dire que les différents principes actifs se potentialisent en effet l’un l’autre sans augmentation des effets secondaires.

L’utilisation thérapeutique de la propolis (et autres sources de flavonoides) est bien antérieure à la science pharmacologique; l’empirisme est donc compréhensible… mais ne doit pas nous satisfaire totalement.

N.B.: Certaines firmes commercialisent des extraits de propolis standardisés quanlitativement (galangine et pinocimbrine) et quantitativement (20mg/g d’extrait sec).

 

Inventaire

150  constituants au moins ont été identifiés !

  • 50% de résines et de baumes
  • 30-40% de cire
  • 5% de pollen

 

Trois facteurs importants dans l’effet stimulant de la cicatrisation:

  • des vitamines: A, B, E, PP,
  • des oligoéléments: aluminium, argent, chrome, cobalt, fer, magnésium, etc…
  • des acides aminés libres (proline arginine).
  • la coumarine, l’escutéol, la scopoléol (la coumarine découverte dans le trèfle fermenté est utilisée comme poison raticide, et en médecine comme anticoagulant).
  • 5-10% d’huiles essentielles: anethol (aneth) et eugénol. On retrouve ces constituants dans l’essence de girofle, analgésiques et antiseptiques, pinème (retrouvé dans l’essence de térébenthine).
  • des aldéhydes aromatiques: vanilline et isovanilline: principes odorants de la vanille!

Odeur similaire à celle des bourgeons de peuplier, mélangée à la coumarine (odeur des foins sèches utilise aussi dans l’industrie du tabac), intervention de l’acide cinnamique également, tous retrouvés dans le baume du Pérou, baume de Tolu et Castoréum.

 

16 acides organiques (aromatiques, acides phénols):

ac. benzoïque: antiseptique largement utilisé comme conservant alimentaire.

ac. salycilique: jadis extrait de l’écorce de saule, stabilisé en acide acétylsalicylique qui n’est autre que l’aspirine!

ac. cinnamique: déjà nommé.

ac. gentisique: inhibition de l’hyaluronidase.

ac. caféique: inhibition de l’hydro-folate réductase (anti-inflammatoire, antibiotique, anticancéreux). les esters de l’ac. caféique représentent les principaux allergènes de la propolis (phénylethylcafeate et methybutenylcafeate)

ac. gallique: se trouve parmi les produits de dégradation de nombreux lanins.

-40 flavonoides, dont: des flavones, la chrysine à l’origine de la couleur jaune de la propolis et de la cire (25), la pinoncimbrine, des flavonols: galangine, quercétine, kaemptéride, rhammocitrine, des flavonones.

La propolis peut être considérée comme un extrait naturel de flavonoides.

 

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